Toujours en librairie : Sous le soleil de l’innovation, rien que du nouveau ! (L’Echappée, 2012)
Nombre de nos visiteurs cherchent ces temps-ci sur notre site des informations et des textes sur ST Microelectronics. Bienvenue à ceux qui s’indignent du pillage de l’eau par l’industrie microélectronique, et qui découvrent à cette occasion tous les méfaits de cette entreprise et de ses pareilles dans la cuvette grenobloise - toutes issues du Commissariat à l’énergie atomique de Grenoble (CEA-léti). STMicro et son e-monde.
Voici un extrait de cette histoire ; les origines et la création de ST Microelectronics par le CEA, en 1972. Avis aux lecteurs désireux d’aller à la source, ce chapitre provient d’un ouvrage toujours disponible en librairie (Sous le soleil de l’innovation, rien que du nouveau ! éditions L’Echappée, 2012) - et en ligne sur notre site. Cette enquête retrace à travers l’exemple grenoblois l’histoire de l’emballement techno-industriel depuis l’invention de la « houille blanche » (l’usage industriel de l’électricité), par Aristide Bergès, en 1869 ; jusqu’au développement des nanotechnologies (CEA-Minatec) et des "technologies convergentes" (NBIC), à partir des années 2000.
On peut lire aussi la Pièce détachée n°97, "ST Microelectronics, les incendiaires et les voleurs d’eau", qui réunit tous nos textes sur le sujet depuis 2001.
Avis à ceux qui souhaitent manifester contre le pillage de l’eau et les nuisances de ST Microelectronics : le collectif STop Micro organise trois jours de rencontres et de protestation, les 5, 6 et 7 avril 2024.
Le CEA a besoin de puissants ordinateurs que seul IBM fabrique, mais les Etats-Unis refusent d’en vendre au gouvernement français. Lequel lance en 1967, le plan Calcul, avec la création de CII (Compagnie Internationale pour l’Informatique), filiale de la CSF (Compagnie générale de la télégraphie Sans Fil), implantée à Saint Egrève, dans la cuvette grenobloise. La CSF fusionne en 1968 avec la Thomson pour former la société qui prend en 2000 le nom de Thalès. La Thomson participe au sein de CII à la création d’une gamme française d’ordinateurs. Mais c’est du Léti que procèdent en 1972, les nouveaux types de circuits, Métal, Oxydes Semi-conducteurs (technologies CMOS). Le Léti ne trouvant aucune entreprise pour en assurer la production, le CEA crée de toutes pièces la société EFCIS (Etudes et Fabrication des Circuits Intégrés), en transférant 90 ingénieurs dans cette nouvelle structure, dont il détient le capital via CEA-Industrie. Le pdg n’en est autre que le directeur du Léti, tandis que le responsable du département de microélectronique en prend la direction générale. Thomson rentre dans le capital d’EFCIS (1976), en prend le contrôle (1978), et fusionne avec l’Italien SGS pour créer STMicroélectronics (1987), tandis qu’en amont le Léti continue de pourvoir son rejeton en nouvelles technologies. Une symbiose qui persiste aujourd’hui que ST Micro est devenu le premier fabricant européen de semi-conducteurs avec 50 000 salariés dans 30 pays, 10 000 en France, 6400 à Crolles dans la banlieue grenobloise dont 2400 ingénieurs et chercheurs. (cf. site de l’Agence d’Etudes et de Promotion de l’Isère) Aujourd’hui que le site STMicro de Crolles « joue un rôle moteur » nous dit l’Agence d’Etudes et de Promotion de l’Isère (AEPI), dans le programme Nano 2012. 2,372 milliards d’Euros d’investissement en recherche & développement, et 1,25 milliard de dollars en investissement matériel pour STMicro. Des chiffres, des chiffres, des chiffres. Des milliards d’argent pour des milliards de puces, pour des milliards de missiles et de téléphones mobiles. Parce que nos 6400 emplois le valent bien. Et plus encore, puisque « une étude menée il y a quelques années dans le bassin grenoblois laissait ainsi apparaître qu’un emploi créé chez STMicroelectronics engendrait la création d’un autre emploi chez ses fournisseurs directs et de quatre emplois dans le tertiaire » [1]. Et l’on vous passe le pillage et le ravage « incontournables », la « destruction créatrice » des eaux et sols agricoles du Grésivaudan, de la santé de ses habitants, des minerais et terres rares du Congo, etc.
Cette dualité militaro-industrielle se retrouve dans quasiment toutes les entreprises et chacune des dizaines de start-up du CEA-Léti. Que la guerre soit un moteur de l’innovation, voilà une porte ouverte qu’on ne prétend pas enfoncer à la suite de toute la procession progressiste, citoyenne, anticapitaliste, syndicaliste & cie. Que l’innovation soit le moteur de la croissance qui est le moteur de l’emploi, c’est malheureux mais justement il ne faut pas le dire. L’emploi étant selon les élus progressistes de Grenoble, « la première des solidarités »- avec les employés bien sûr, qui sont leurs électeurs. Quant aux victimes de l’innovation, vae victis.
En 1978, le Commissariat à l’énergie atomique (CEA) crée à Grenoble le Laboratoire infrarouge (LIR), dans le cadre d’une convention entre la Délégation générale pour l’armement (DGA) et le CEA, lointain avatar des travaux de Néel pour le compte du CNRS-Armées en 1939. 55 à 85 chercheurs selon les phases du projet, plus un milliard de francs d’investissement pour la seule DGA. « En 1986, la technologie du LIR est sans conteste la plus performante au monde. [2] » Cette même année, alors que le LIR achève ses recherches, naît la Société Française des Détecteurs Infrarouge (SOFRADIR), dont dix des vingt employés sortent du Léti. « La direction est assurée par Jean-Louis Tezner, qui vient de superviser les travaux du LIR pendant huit ans pour le compte de la DGA. « La Sofradir dont le siège est à Chatenay-Malabry installe sa production à Veurey, dans la banlieue grenobloise. En 2002, elle crée Ulis, sa filiale civile. Belle inauguration avec tout le techno-gratin dont Daniel Zenatti, maire de Veurey depuis 1989, vice-président de la Métro, la communauté d’agglomération, et ancien dirigeant de la Sofradir. En bref, la Sofradir-Ulis équipe satellites, avions, drones, blindés, sites « sensibles » et militaires, de caméras et détecteurs toujours perfectionnés, au gré des « transferts technologiques » du CEA-Léti. Elle achète l’Electrophysics Corporation pour infiltrer le marché américain, occupe la 2e place et 20% de participation des détecteurs infrarouges. Ses deux principaux actionnaires, Thalès – ex-Thomson, déjà co-actionnaire de STMicroélectronics-, et Safran- fusion en 2005 de la SNECMA et de la SAGEM-, rachètent en 2011 les 20% de participation d’Areva, victime toute collatérale de la catastrophe de Fukushima. Actionnaires, eux-mêmes détenus à 27% et 30,2% de l’Etat, qui est chez lui à la Sofradir-Ulis. [3] »
Et alors ? diront les membres de la procession, des partis communiste ou socialiste, la France, comme tous les pays, a le devoir de se défendre. Ce n’est pas sa faute si, pour maintenir son industrie de défense et son indépendance, elle doit exporter du matériel militaire. Et alors ? diront les révolutionnaires de Lutte Ouvrière et autres insurgés du bocal, un peu de dialectique ! Que l’insurrection s’empare des avions, drones, blindés, satellites pour renverser l’oppression, et l’on voit bien que la technologie n’est pas en cause, mais son usage seulement. Et alors ? diront les syndicalistes – mais aussi les dirigeants de Sofradir-Ulis, l’entreprise compte aujourd’hui 480 employés sur son site de Veurey [4]. 480 salaires qui entretiennent 480 foyers et irriguent le commerce local, plus la taxe professionnelle qui arrondit le budget municipal et finance les courts de tennis ou la médiathèque – cette même médiathèque où se tiennent sans doute les réunions écolo-pacifistes, citoyennes et anticapitalistes. Vous voyez bien que l’emploi n’a pas d’odeur. Qu’il vaut plus que nos vies – surtout la vie des autres. Qu’il est bel et bien « la première des solidarités ».
Après STMicroelectronics et Sofradir-Ulis, Soitec, l’un des plus éclatants succès de l’innovation, parmi les multiples rejetons du CEA-Léti – au service de l’industrie. A l’origine, encore des travaux classés « secret défense ». Dans les années quatre-vingt, deux chercheurs du CEA-Léti, André-Jacques Auberton-Hervé et Jean-Michel Lamure, travaillent à la mise au point du « silicium on insulator » (SOI), nécessaire à « l’électronique durcie » des ogives nucléaires françaises. Le SOI permet la fabrication de puces plus rapides, moins gourmandes en énergie, mieux résistantes aux rayons ionisants que les autres. En 1992, forts de leurs recherches sur fonds publics, des brevets déposés, du soutien du CEA (juridique, financier, scientifique), nos deux innovateurs lancent leur propre entreprise, Soitec. Des applications militaires et spatiales le SOI gagne l’électronique « grand public », consoles de jeux (Sony, Microsoft, Nintendo), ordinateurs (IBM), microprocesseurs (AMD). Expansion d’autant plus triomphale que Soitec est en situation de quasi-monopole sur son marché. Pluie d’honneurs sur les deux innovateurs, « Ordre national du mérite », « Prix de l’audace créatrice 2006 », remis à Auberton-Hervé par le président Chirac. Soitec construit une troisième usine, à Singapour, achète Tracit Technologies, autre rejeton du CEA-Léti, siphonne les aides financières de l’Etat et du Conseil Général de l’Isère, invente de nouveaux procédés, « Smart Cut », « Smart Stacking », avec toujours les mêmes objectifs ; gains de temps, de place et d’énergie. Soitec crée une filiale, Picogiga, « spécialisée dans les composés pour les applications optoélectroniques, notamment, pour la fabrication des diodes électroluminescentes (LEDS). » Soitec fait partie de Minalogic, « pôle de compétitivité mondiale » - 142 entreprises, 15 centres de recherches et universités, 15 collectivités locales, etc., qui se consacre depuis 2005 à « l’innovation dans le secteur des miniatures intelligentes pour l’industrie [5] ». Au sein de Minalogic, Soitec mène le projet Nanosmart qui vise à développer partout où c’est possible de nouvelles applications du SOI. Automobile, audiovisuel « domestique », communication… Moins de deux ans après son démarrage, nous dit le site de L’Usine nouvelle (08/02/2008), le projet de recherche NanoSmart associant Soitec, le spécialiste mondial du silicium sur isolant, et le labo CEA-Léti, se targue d’avoir réalisé environ 35 publications scientifiques et déposé une quarantaine de brevets. Mené à Minatec dans le cadre du pôle de compétitivité Minalogic à Grenoble, ce projet mobilise entre 100 et 150 personnes de Soitec et du CEA-Léti. « En 2009, Soitec pénètre le marché du solaire que n’importe qui, avant même Fukushima, peut voir comme l’un des plus prometteurs. Achat de Concentrix Solar, rejeton du Fraunhofer ISE (Institut pour l’énergie solaire), l’un des premiers fournisseurs mondiaux de systèmes photovoltaïques « à concentration » (CPV), situé à Fribourg, en Allemagne. Le Fraunhofer ISE et les dirigeants fondateurs de Concentrix Solar gardent 20 % des actions. Les accords de licence et les transferts technologiques incluent le CEA-Léti, le labo mère de Soitec. [6] » Passons sur toute la promotion technico-commerciale (« cellules à Très Haut Rendement », « lentilles de Fresnel », « système tracker » - comme les tournesols). Si l’on en croit la presse et la communication, Soitec est devenu « un acteur majeur », comme on dit, de l’industrie solaire. Et pourquoi pas.
Un an plus tard. Connaissez-vous le Fonds stratégique d’investissement (FSI) ? Non ? Il n’y a pas de honte à ça. On ne sort pas tous de l’ENA, inspecteur du Trésor. En bref, il s’agit d’une société anonyme détenue à 51 % par la Caisse des Dépôts et Consignations et à 49 % par l’Etat.
La Caisse des Dépôts et Consignations ? Une pieuvre, une araignée. L’un des plus vieilles institutions étatiques (1816), sous prise directe du parlement, pour diriger et soutenir le capitalisme national, au moyen de l’épargne drainée et investie en fonction des intérêts stratégiques. La force de frappe financière du capitalisme d’Etat dans la lignée d’un colbertisme impérieux. Le Fonds stratégique d’investissement (FSI) entre en juillet 2011 au capital de Soitec à hauteur de 8,3%. La société compte désormais 1400 salariés dont 1100 à Bernin, dans la banlieue grenobloise, un chiffre d’affaire de 300 millions d’Euros, des « partenariats » multiples – avec Schneider Electric par exemple, ex-Merlin-Gerin. En clair, l’Etat est le véritable commanditaire et actionnaire de référence de Soitec, gratifiée en outre de grasses subventions : 135 millions d’Euros pour Soitec, Altis et Sofradir-Ulis ; 457 millions d’Euros pour le CEA et ST Microelectronics dans le cadre du plan Nano 2012 [7]. « Une très belle satisfaction » pour Jean-Yves Gilet, directeur général du Fonds stratégique d’investissement. « Soitec, véritable pôle d’excellence, remplit tous les critères qui nous sont chers : l’innovation, l’international et l’emploi. [8] » Les Echos se réjouissent aussi : « Il y a tout juste vingt ans, Soitec se lançait à l’assaut du marché de la micro-électronique avec une technologie de rupture dans le silicium, issue et brevetée par le CEA-Leti. Dans son sillage, pas moins de 150 entreprises sont sorties des laboratoires de l’organisme public de recherche appliquée, dont la politique de valorisation est montée progressivement en puissance. Ces start-up se sont bâties autour de technologies inédites liées à l’énergie, la défense, la sécurité, l’information ou la santé. (…) Au fil du temps, le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives a perfectionné sa mécanique, s’appuyant depuis dix ans sur une « cellule essaimage et création d’entreprise ». Elle orchestre le processus d’incubation en interne, afin de porter le projet à maturité. Pour pallier le problème récurrent de l’amorçage en France, l’organisme public s’est aussi doté d’un bras armé financier : "Notre rôle est de transformer une opportunité technologique en opportunité de marché. Dans la plupart des cas, nous accompagnons les start-up au démarrage avec un ticket moyen de 500.000 euros. Notre but est d’exercer un effet d’entraînement pour attirer d’autres investisseurs au deuxième tour de table", explique Régis Saleur, directeur général de CEA Investissement. Depuis 2000, cette filiale dédiée au financement des projets, a injecté 21 millions d’euros sur les 200 millions levés au total par les 90 entreprises essaimées. (…) La machine à fabriquer des start-up du CEA tourne aujourd’hui à plein régime. "Objectivement, on n’a jamais eu autant de projets dans les cartons. Rien que pour le site de Grenoble, une dizaine d’entreprises sont en cours de création et une vingtaine en cours d’incubation", révèle Alain Briand. [9] »
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Idéologie
Suprématie des technosciences en milieu progressiste et révolutionnaire
De quoi rappeler la profession d’optimisme de Bernardy de Sigoyer et Pierre Boisgontier, deux chercheurs maos, dans un livre préfacé par Louis Néel : « Le jour est proche où le CEA deviendra Centre d’Etudes Avancées ». En 1988, déjà, ces deux universitaires, les plus ardents boutefeux de la contestation grenobloise des années 70, et jusqu’à l’opposition à Superphénix entre 1976 et 1977, écrivaient : « Quelque 300 micro-entreprises issues des coopérations avec les milieux de la recherche, du savoir et de la formation se sont créées depuis dix ans dans l’agglomération grenobloise. Ce phénomène remarquable est une riposte aux destabilisations dues aux crises, crise de la progression incessante des connaissances, de l’obsolescence rapide des objets techniques, de la mondialisation des marchés et de la modification du statut de l’innovation. [10] »
Economistes militants, Sigoyer, Boisgontier et leurs collègues trotskystes, tiers-mondistes, écologistes, gauchistes, féministes, de l’Institut Régional d’Economie et de Planification – IREP – (Raymond Avrillier, Yves Lepape, Georges Goyet, Volodia Shashahani, Albert Tauveron, etc) auraient pu démonter le « Laboratoire grenoblois ». Ils en avaient plus que les moyens intellectuels et matériels. Ils ne l’ont analysé - judicieusement -, que pour mieux le célébrer. Comme tous les scientifiques et universitaires, ils ont finalement défendu l’idéologie technoscientiste en milieu militant, plutôt que de la contester en milieu professionnel. L’exemple, il est vrai, venait de plus haut, du calamiteux Gérard Destanne de Bernis (1928-2011), éminence grise et maître à penser du Parti communiste à Grenoble [11].
« L’économiste et universitaire grenoblois, spécialiste des questions de développement, fut en effet le principal inspirateur du programme économique mis sur pied par l’Algérie indépendante, entre 1965 et 1975. Elève de François Perroux – le père de l’Ecole régulationniste-, Gérard Destanne de Bernis représentait au sein de cette école le point de vue le plus favorable à une planification étatique de l’économie.
Chrétien de gauche, puis proche du Parti communiste (il sera l’un des fondateurs de la Mutuelle générale des étudiants de France puis, en 1950, président de l’Union nationale des étudiants de France-UNEF), Gérard Destanne de Bernis avait forgé en particulier le concept d’ « industrie industrialisante », prônant l’édification par l’Etat d’une industrie lourde capable d’entraîner les autres secteurs de l’économie. Directeur de l’Institut des sciences mathématiques et économiques appliquées (Ismea), créé par François Perroux, il fonda lui-même en 1969 l’Institut de recherche économique et de planification (IREP) qui, au sein de l’université de Grenoble, fonctionnait comme un bureau d’études pour le compte de gouvernements, particulièrement en Afrique, souhaitant appliquer une politique économique planifiée.
Mais l’échec de ces politiques et le recul des concepts de planification dans la théorie économique ont incité Gérard Destanne de Bernis à défendre, dans les années 1980, le point de vue régulationniste dans l’analyse du fonctionnement du capitalisme mondial. [12] »
L’industrie lourde. L’industrie industrialisante. Le chouchou projet des « pieds rouges » dont fut Pierre Boisgontier. Le fléau qui a vidé les campagnes algériennes, engraissé la caste des généraux et leurs partenaires français, réduit le peuple à la famine, à la régression islamiste contre cette « modernité-là », à la guerre civile des années 90. Accomplir en dix ans l’atroce révolution industrielle dont les horreurs ont ravagé un siècle durant l’Angleterre et la France, l’Amérique puis la Russie : merveilleux concept en effet.
C’est que les économistes grenoblois, militants ou non, partagent la vision dépolitisée de Bergès, Gosse, Néel et de leurs pareils. « Toute question qui intéresse une grande collectivité doit d’abord être étudiée à la double lumière de l’impartialité et de la compétence ; ce travail fait, les pires querelles ne feront jamais que la solution relève de la politique ; elle est strictement imposée par les exigences de la technique et du bon sens. [13] »
Neutralité de la technique. Bienfaits intrinsèques de la science et du progrès technologique. Pour tous. Ce qui compte, c’est l’essor et le rendement des forces productives, les gains de productivité, la propriété des moyens de production – éventuellement décorée de soviet – de conseils d’entreprise. Bref toute la vulgate sous-marxiste, progressiste et positiviste, héritée du XIXe siècle. Mélange d’orgueil et de conscience technocratiques, de volonté de puissance et de maîtrise du monde.
[1] Alternatives économiques, n°266, février 2008
[2] cf. De l’atome à la puce. Le Léti : trente ans de collaboration recherche-industrie. Benoît Playoust, plaquette du Léti, 1998
[3] cf. Le Monde. 22/12/2011
[4] cf. Présences, mensuel de la Chambre de commerce et d’industrie. Septembre 2010
[5] cf. ETI et PME : pour une innovation compétitive. Michel Destot (NDR : député maire PS de Grenoble), Ed. Fondation Jean Jaurès, septembre 2011
[6] Le Daubé. 17/12/09. 26/10/10. 30/10/10
[7] Le Monde. 22/07/2011
[8] Le Daubé. 22/07/2011
[9] Les Echos. 17 avril 2012
[10] Grains de technopole. Micro-entreprises grenobloises et nouveaux espaces productifs. P.U.G 1988
[11] cf Grenoble, le mythe blessé. Pierre Frappat. Ed. Alain Moreau.1979
[12] Le Monde. 9/10 janvier 2011
[13] René Gosse 1883-1943. Lucienne Gosse. P.U.G 1994