Nous publions ce texte de Nicolas Casaux parce qu’il traduit de façon claire et exacte les thèses de Judith Butler, énoncées dans un entretien intitulé « La théorie du genre expliquée avec Judith Butler » (juin 2023). Qui plus est, il le fait avec une candeur vigoureuse et parfois hilarante - tel le petit garçon des Habits neufs de l’empereur qui constate « mais le roi est nu ! » - sans se laisser impressionner par l’amphigouri à prétention philosophique de la théoricienne du queer. Butler, autrice de Trouble dans le genre (1990), est une sophiste ; une ennemie plutôt qu’une amie de la sagesse. « Embrouille dans le genre », a récemment raillé un anarchiste à contretemps. Voire embrouillamini. Et c’est à l’abri de ses épais nuages de fumisteries alambiquées qu’elle propage sa théorie. Les queers (« tordus ») tordent les mots et leurs significations. Littéralement, ils leur font dire ce qu’ils veulent. Ils renversent l’arbitraire du signe, notion reconnue en linguistique, pour en faire le sceptre de leur arbitraire et de leur volonté de toute-puissance infantile. Le queerisme est un obscurantisme. Une théorie pour prétentieux souffrant d’un complexe d’infériorité « philosophique » et substituant à la pratique du débat honnête, leur verbiage agressif et leur bluff vindicatif. Nous en savons quelque chose depuis dix ans que nous avons publié Ceci n’est pas une femme (à propos des tordus queer). Essayez de raisonner de façon logique avec le Rhinocéros de Ionesco ou avec le Chapelier fou et le chat de Cheshire d’Alice au Pays des Merveilles, ou tout autre maître de l’Absurde dans l’exercice de son art. Mais au moins le cadre est honnêtement posé, il s’agit là de fiction reconnue comme telle et non d’un délire collectif où le « ressenti » tient lieu de vérification factuelle.

Un signe de la candeur de Casaux, c’est qu’il s’y essaie pourtant depuis des années, avec beaucoup de sérieux, sur le site du Partage, et dans Né(e)s dans la mauvaise société. Notes pour une critique féministe et socialiste du phénomène trans, le livre qu’il a publié avec Audrey A. Il l’a fait sans attendre que ce soit facile et que le vent ait tourné, ce qui est plutôt rare. N’est pas un mouton noir qui veut.

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