La vie dans les restes
par Yannick Blanc
Il paraît que les textes ici réunis – La vie dans les restes, Et moi je hurle avec les loups, Dans l’homme tout est bon (homo homini porcus) – résonnent entre eux et aux oreilles des lecteurs. C’est du moins ce qu’ont dit certains, suggérant leur publication en recueil. Contrairement à ce que leurs titres laisseraient croire, il ne s’agit ni d’épitaphes ni d’actes de reddition à la Machine. Non que l’on prétende « se battre », comme tant de bavards de comités – tout au plus se débattre afin de ne pas mériter la fosse qui nous engloutit.
Qu’avons-nous donc à sauver, sinon notre deuil incu- rable, la mémoire à vif de ce qui fut et ne sera plus jamais. Car ce monde était beau, savez-vous ? C’était même son nom, mundus, avant que les volontés de puissance n’en fassent l’immonde où nous enfonçons.
Il est bon que le passé ne passe pas.
Il est ignoble de « faire son deuil ».
Survivant dans les restes, sans doute devons-nous sauver les restes. La sauvegarde des restes comme pratique d’un deuil irrémédiable, voilà ce qui devrait être sauvé ; et de ces restes peut-être, quelque chose pourrait renaître qui mériterait le nom de vie. Une autre vie, La vita nuova.
Parmi d’autres livres sous son nom ou sous un autre, Yannick Blanc a publié Les Esperados. Une histoire des années 1970, suivi de Le troupeau par les cornes (L’Echappée, 2011) et Enquête sur la mort de Gilgamesh (Le Félin, 1991).
Service compris, 2023
ISBN 9791094229927
200 p.
15 €