Ne vous demandez pas ce que la gauche peut faire pour la population,
demandez-vous ce que la population peut faire pour la gauche.
En avril et mai 2012, la social-technocratie représentée par le PS et
François Hollande a gagné les élections législatives et
présidentielles contre la technocratie libérale représentée par l’UMP
et Nicolas Sarkozy. Cette victoire résulte d’un plan de bataille
conçu par les stratèges de Terra Nova, un "think tank" proche du PS,
"piloté par une demi-douzaine de permanents, doté d’un budget annuel
d’environ 500 000 euros, financé par des mécènes comme Areva, Air
France, Microsoft, ou la S.N.C.F. (Le Monde, 20 juillet 2012)
Loin d’être secret, ce plan de bataille publié sur le site de Terra Nova,
le 10 mai 2011, était lu et commenté par les membres du microcosme
politico-médiatique. Aujourd’hui les analystes de Terra Nova ont
rejoint les bureaux des ministères, sauf le principal d’entre eux,
Olivier Ferrand, mort d’un jogging de trop.
Leur rapport, "Gauche : quelle majorité électorale pour 2012" (Bruno
Jeanbart, Olivier Ferrand, Romain Prudent), exhibe un cynisme si
époustouflant, si décomplexé dans le séquençage marketing de
l’électorat, il explique avec tant d’ingénuité comment manipuler et
duper chaque catégorie, ou pourquoi il faut mépriser la classe
ouvrière, que nous ne pouvons faire moins que de contribuer à notre
tour à sa publicité, suivant la maxime de Marx : "Il faut rendre la
honte plus honteuse encore, en la livrant à la publicité."
Notre seul regret est de ne pouvoir publier aussi les notes de
Patrick Buisson, l’éminence brune de Nicolas Sarkozy, dont le contenu
aurait à coup sûr démontré la symétrie, la similitude et la
complémentarité des deux hémisphères partidaires de la technocratie.