Vous pensiez que l’Angleterre n’avait été conquise qu’une fois, en 1066, par Guillaume le Normand, époux de Mathilde de Flandre ? Erreur. Vous gardiez le vague souvenir que l’Angleterre avait fait sa révolution bourgeoise un siècle et demi avant la France, en 1640, avec le puritain Olivier Cromwell, et connu une sorte de réplique en 1688, afin d’achever un triomphe sans retour ? Erreur encore, c’est plus compliqué que ça.
Nous avons découvert avec ahurissement ce que les Anglais feignent d’ignorer ou travestissent en révolution nationale. Imaginez qu’en 1688, les protestants français, poussés à bout par les persécutions, les dragonnades, la guerre des camisards et la révocation de l’édit de Nantes, aient fomenté le débarquement d’une armée néerlandaise, renforcée de huguenots français, à Calais par exemple. Imaginez que ce corps expéditionnaire, avec à sa tête Guillaume III d’Orange – marié à la fille aînée de Louis XIV – soit entré dans Paris, après trois jours de marche paisible, et que Guillaume III ait pris la place de Louis XIV sur le trône de France, liquidant aussitôt l’absolutisme, et instaurant un parlement issu des vieux États généraux. Parlerait-on dans nos manuels d’histoire de « Glorieuse révolution » ? Sans doute, oui, mais l’Histoire a ses raisons, ses voies et circonstances, toujours particulières et invincibles. Et si cette étrange invasion/révolution a pu réussir en 1688 en Angleterre, c’est que celle-ci était depuis un siècle et demi en voie d’orangisation – mais les vrais historiens disent de néerlandisation : going dutch. La diaspora flamande ayant déjà imposé sa suprématie technique et son calvinisme besogneux, bases de la future grandeur industrielle, et capitaliste, de l’Angleterre. Reprenons donc l’orangisation de l’Angleterre depuis ses débuts.
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Chapitres 1 à 3.
Chapitres 4 et 5.
Chapitre 6.
Chapitre 7.
Chapitre 8.
Chapitre 9.
Chapitre 10.
Chapitre 11.
Chapitre 13.
Chapitre 14.