Toujours en librairie : Le Règne machinal (la crise sanitaire et au-delà). Voir ici
Voici un entretien récent publié sur le site du Comptoir (ici), autour de notre dernier ouvrage, Le Règne machinal (la crise sanitaire et au-delà).
Ces entretiens par écrit nous donnent l’occasion d’exposer ou de creuser certaines notions - comme la « société de contrainte » introduite en 2008 ("Le Pancraticon, ou l’invention de la société de contrainte" : ici) - et que nous développons depuis au fil de nos enquêtes, parfois condensées/prolongées dans nos livres.
La société de contrainte constitue ainsi le chapitre final de Terreur et Possession. Enquête sur la police des populations à l’ère technologique, également publié en 2008, aux éditions de L’Echappée, avant d’être reprise et élaborée, au fur et à mesure des innovations technologiques, idéologiques et juridiques de la contrainte. Smartphones, puces RFID, drones, capteurs, big data, algorithmes (IA), automates, implants cérébraux… bref, les circuits et composants de la Machine à gouverner cybernétique, de l’échelle macro-sociale à l’échelle micro-individuelle. Autrement dit : l’incarcération de l’homme machine dans le monde machine.
La crise sanitaire que la société industrielle nous inflige depuis décembre 2019, n’est qu’un avatar de la Crise générale qui l’a elle-même frappée en 1973 (« choc pétrolier »), au bout de deux siècles de révolution technologique et de fuite en avant perpétuelle ; et dont elle n’est jamais sortie.
Cette Crise générale mute sans cesse sous des formes particulières qui s’entrecroisent ; crises économiques, écologiques, climatiques, migratoires, sanitaires, etc. Mais toutes, et d’abord la Crise générale, procèdent d’une volonté de puissance prométhéenne qui s’incarne à notre époque dans la classe technocratique (scientifiques, ingénieurs, cadres, entrepreneurs) ; afin de transformer ses membres en dieux immortels et tout-puissants (transhumanisme, eugénisme) ; et de transformer le monde en paradis artificiel pour ces Olympiens designed par des moyens non moins artificiels et technologiques ; de la Fiv en 1978, à l’Humain Génétiquement Modifié aujourd’hui ; et en attendant l’utérus et les gamètes artificiels (ectogenèse).
Ce que nous avons décrit avec Alexis Escudero dans La Reproduction artificielle de l’humain, publié en 2014, au Monde à l’envers ; puis développé dans Le Manifeste des chimpanzés du futur contre le transhumanisme et dans Alertez les bébés ! Objections aux progrès de l’eugénisme et de l’artificialisation de l’espèce humaine, publiés en 2017 et en 2020, chez Service compris.
Hélas, le paradis escompté s’est transformé en enfer terrestre, les néo-dieux ayant dévoré et détruit le jardin primitif pour accomplir leurs volontés de puissance.
Une crise, suivant l’idée reçue, est un « accélérateur de tendances ». La Crise qui se multiplie en variantes toujours pires depuis un demi-siècle est un emballement et une mutation. Au Technocène, dont on peut situer par convention les débuts autour de 1784 et des perfectionnements de la machine à vapeur, le technotope détruit et remplace le biotope.
La technocratie dirigeante, représentée par l’ensemble des partis technologistes, des Verts au Rassemblement national, et soutenue par la technostructure (Galbraith, 1969) - « l’ensemble des technocrates de l’administration, des techniciens des commissions scientifiques, des grandes entreprises industrielles, commandant le processus de décision » (le Robert,1977) - glisse, ici vers la technocrature (en Occident), ailleurs vers le techno-totalitarisme (Chine, Asie).
Pour une illustration de ces propos tenus voici quelques semaines, voyez l’extension du passe numérique (QR code), l’introduction et parfois la généralisation de la contrainte vaccinale. Le virus est le cheval de Troie de la tyrannie technocratique ; mais si ce n’était la « crise sanitaire », toute autre ferait l’occasion pour une classe qui ne veut plus, ni ne peut plus, perdre son temps en discutailleries et pantomimes « démocratiques ». D’où la sempiternelle question des fins de débats, à laquelle nous n’avons pu qu’esquisser une réponse : « Comment résister ? »
(Pour lire l’entretien, ouvrir le document ci-dessous.)
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