Lecteurs, rassurez-vous ; quoique nous soyons à trois semaines de Noël et du Jour de l’An, nous n’allons pas vous tanner avec un appel à dons (même défiscalisés). Nous ne l’avons jamais fait. Nous ne vivons pas de notre activité critique, c’est elle qui vit de nous – depuis 25 ans. A se demander comment, parfois, à force de lire les perpétuelles suppliques et jérémiades des sites & journaux à prétention subversive, aussi embarrassantes qu’éhontées. Ils proclament tous que leur production – « indispensable », « urgente », « cruciale », « radicale », « émancipatrice », « indépendante », « libre », « rigoureuse », « approfondie », « originale », « inspirante », etc. – serait impossible sans votre denier du culte, entraînant l’effondrement de notre société dans le chaos, la tyrannie, l’obscurité, etc.

Nous, on se demande juste comment il nous serait possible de vivre autrement qu’en menant notre perpétuelle enquête sur (contre) notre temps, en dépit des « sacrifices » pécuniaires, de temps et de travail qu’elle nous impose. Nous sommes tellement nigauds que nous n’avons même jamais sollicité d’aides publiques (« emplois aidés », subventions) ou de fonds de soutien. Incurables bricoleurs nous avons toujours fait avec les moyens du bord ; avec les amis et les bonnes volontés dont les multiples signatures restent lisibles sur notre site et dans notre bibliographie - mais nous ne les avons jamais payés. De quoi faire le tri parmi les intéressés et empêcher la subordination des associés au moyen de l’argent. Nous ne payons que nos imprimeurs et prestataires de services (sauf, bien sûr, ceux qui nous aident à titre bénévole).

Du point de vue quantitatif, n’importe qui peut voir que nous ne publions pas moins (et souvent bien plus), que toutes ces officines « indépendantes », qui ne sauraient produire sans l’argent de leurs lecteurs ; et qui servilement, en effet, ne publient rien qui puisse leur déplaire ; quand nous prenons à cœur de stimuler l’esprit critique. Mais laissons les comparaisons de qualité, toujours odieuses suivant le proverbe. Voici donc le 20e livre que nous publions en 25 ans, et le 3e volume de Notre Bibliothèque Verte par Renaud Garcia. De vrais livres sur du vrai papier, écrits par de vrais auteurs, même si la plupart ont fait l’objet de prépublications en ligne (et en accès libre).

On connaît le principe de Notre Bibliothèque Verte ; des notices présentant des diptyques d’auteurs, d’artistes, d’individus, de groupes, appariés en raison de leurs surprenantes affinités et dissemblances ; et en qui nous reconnaissons nos anciens. Des peintres rupestres de l’âge de pierre, aux auteurs révoltés de l’âge nucléaire et technologique. Bref les vrais fondateurs de ce mouvement « écologiste » et naturien qui reste la seule grande irruption politique survenue depuis les Années Soixante du siècle dernier.

Nous ne vous demandons pas vos dons. Juste, pour ceux qui cultivent cet héritage des vieux amis de la Terre, de nous aider à faire circuler leurs noms, leurs idées, leurs histoires, cette Bibliothèque Verte dont voici la quatrième de couverture.

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Il est cohérent que la société industrielle et technocratique, ayant à peu près détruit toute nature à portée de ses entreprises, nie en outre son existence passée ou présente, par la voix autorisée de ses idéologues. Pas de cadavre, pas de crime. Ce mot de nature ne désignerait qu’une vue de l’esprit, d’autant plus funeste qu’elle opposerait en termes hiérarchisés société versus nature ; humain versus animal ; masculin versus féminin - mais aussi vie versus artifice.
Pour ces profonds penseurs, en effet, il n’y a pas discontinuité entre une abeille et un nanodrone pollinisateur, entre un essaim et un réseau de communication électronique, entre animisme et cybernétique ; entre ce qui vit et ce qui fonctionne.

Leur nature n’est pas la nôtre. Par « nature », nous entendons quant à nous l’englobant universel, au-delà du « monde » (cosmos) structuré et cerné d’une limite. C’est-à-dire le Tout, l’infini et la puissance génératrice de ce qui est, dans sa prodigalité. Face à l’actuel déferlement de biophobie, c’est à cette pulsion de vie, à la défense indissociable de la nature et de la liberté et à ceux qui l’ont portée depuis des siècles, que nous consacrons ce troisième volume de Notre Bibliothèque Verte.

Renaud Garcia, notre bibliothécaire, est professeur de philosophe en lycée et l’auteur de trois ouvrages aux éditions L’Echappée : Le désert de la critique, Le sens des limites, et La collapsologie ou l’écologie mutilée.

Volume 3
Byron & Mary Shelley - Vladimir Arseniev & Georges Condominas - Ronsard & William Blake - Philip K. Dick & Richard Fleischer - Clifford D. Simak & Pierre Boulle - Rousseau & Bernardin de Saint-Pierre - Les Shadoks & Nino Ferrer - Jack Kerouac & Romain Gary - Albert Camus & Marguerite Yourcenar - Les rupestres & Gustave Courbet


On peut commander Notre Bibliothèque Verte (vol. 3) chez son libraire :
ISBN 9791094229910
508 pages, 25 €

Ou directement en envoyant un chèque de 25 € +2,50 de frais de port, à l’ordre de Service compris :

Service compris
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