On sait qu’aujourd’hui, même la destruction de la nature est devenue « écologique », sécrétant tout à la fois un « capitalisme vert », une « croissance verte », des « technologies vertes » censées ouvrir un renouveau d’expansion à la vieille économie fossile. Ce « Green New Deal » génère une prolifération de règles incitatives et répressives, accompagnées d’une perpétuelle campagne médiatique, civique, « participative », en faveur des « bonnes pratiques » et des dispositifs « intelligents » (poubelles pucées, compteurs « Linky », labels verts). Il faut « éduquer les gens ». C’est-à-dire les acculturer à leurs nouveaux modes de vie. D’où la création d’une bureaucratie verte, ramassis d’experts et de carriéristes de l’environnement, en charge de l’inventaire et de la gestion des « ressources » résiduelles. C’est-à-dire de la fusion entre l’écologie et l’économie. Que reste-t-il ? Combien ça coûte ?
Par exemple l’Agence Régionale pour la Biodiversité en Aquitaine (ARBA).
Un sigle plaisamment kafkaïen qui jaunit les sourires de nos amis bordelais, disciples de Jacques Ellul et de Bernard Charbonneau, les fondateurs de l’écologie politique.
Ce phénomène, annoncé dans Le Feu vert de Bernard Charbonneau (1980, réédition Parangon 2009), a été récemment analysé par Riesel et Semprun dans Catastrophisme, administration du désastre et soumission durable (éditions de l’Encyclopédie des nuisances, 2008), et encore mieux décrit dans L’enfer Vert de Tomjo (éditions l’Echappée, 2013), à partir du cas de Lille Métropole.
Ce que nous montre ici le compte-rendu d’un quidam, c’est comment s’opère dans les esprits, au cours d’une soirée de l’ARBA, cette fusion dirigée de l’économie et de l’écologie. Comment les différents « acteurs » sont mis en scène, tiennent leurs « rôle », et récitent leurs répliques à l’intention d’un public « participatif » qui n’est pas en reste. C’est cocasse. C’est sinistre. C’est minable. Et c’est pourtant ainsi, à force de répétition, que s’imposent à la longue le discours et le fait accompli d’une époque.
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Voir aussi :
– Les Amis de Bartleby
– La Grande Mue, site dédié à la pensée de Bernard Charbonneau