Mercredi 13 décembre 2006 dans "Libération" (p.10 : "Le débat sur les nanotechs court-circuité"), Sylvestre Huet, chef du service Sciences, écrit :
"... pour Attac ou le collectif antinano Pièces et main-d’oeuvre (2), il n’est pas question de discuter d’un contrôle des risques sanitaires ou sécuritaires des nanomatériaux et nanotechs, mais plutôt de s’opposer aux « nécrotechnologies ». D’où un discours confus qui mêle les vrais problèmes (toxicité des nanoparticules, contrôle démocratique des technologies d’identification, justification des subsides publics au privé) avec des anticipations technologiques douteuses ( « les nanocaméras au service de dictatures » ), sans faire le distinguo."
Nous ignorons d’où Sylvestre Huet tire cette parenthèse ("les nanocaméras au service de dictatures"), mais puisqu’il veut faire le malin sur un sujet que visiblement il maltraite, nous vous proposons ci-dessous quelques exemples parmi tant d’autres d’"anticipations technologiques douteuses" censées, selon lui, ne pas être de "vrais problèmes". Ce qui contredit nos informations à nous, sourcées et bénévoles.
Si les chefs de service des "media de référence" croient encore pouvoir imposer leurs points de vue avec la force de frappe de leur "marque" et de leur diffusion, ils se trompent d’époque. Ce genre de bourde ne peut que hâter la disparition, et le plus tôt sera le mieux, du quotidien bobo. On ne se fait pas de souci pour Sylvestre, un garçon aussi raisonnable trouvera forcément un poste au service de com’ du CNRS, ou des bouquins sur commande à torcher pour Les Petites Pommes du Savoir.
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1) Nano-frelon espion et tueur en Israël
"Selon un quotidien israëlien paru vendredi, l’état utilise la nanotechnologie pour créer des robots de la taille d’un frelon, qui seraient capables de pister, de photographier et de tuer les cibles qui lui seraient assignées.
Le robot volant, connu sous le nom de " bionic hornet " ou frelon bionique, serait a priori capable de se frayer un chemin dans de tous petits endroits, afin de pouvoir réaliser de véritables opérations de frappes chirurgicales, avec par exemple la neutralisation d’ennemis auparavant difficilement atteignables, comme des soldats équipés de lance-roquettes, selon le quotidien Yedioth Ahronoth."
Voir : www.generation-nt.com
2) Nano-drones en France
Depuis 2003, la Délégation générale à l’armement (DGA) développe le projet "Libellule" de premier nano-drone français, qui pèse 20 mg pour une envergure de 6 cm. Le prototype a été conçu par SilMach (CNRS/Université de Franche-Comté sous contrat DGA). La France dispose déjà de micro-drones comme le DRAC (Drone de renseignement au contact) fourni par EADS à la DGA : moins de 12 kg, permet l’observation de jour comme de nuit.
Voir : www.defense.gouv.fr/sites/dga/dossiers
3) Smart dust (poussières intelligentes) à Grenoble
"Nom du laboratoire : IMEP - Grenoble
Type de proposition : thèse, financement Région Rhône-Alpes
Durée : 3 ans
Domaine de compétence : microélectronique, système de radiocommunications, radiofréquences, électromagnétisme et propagation.
Sujet de la thèse : étude de l’architecture et intégration d’un module pour Smart Dust
Cette thèse est la première du projet "SOC - Smart Dust" du cluster financé par la Région Rhône-Alpes. L’objectif du projet est l’étude de faisabilité d’un "Réseau de capteurs embarqués sur des personnes (ou autres êtres vivants)". Ce réseau de capteurs sans fils composé d’éléments de la taille du millimètre (poussière communicante) utilise les avancées de la micro et nanotechnologie. (La thèse) comporte différentes parties étudiées en liaison étroite avec les laboratoires suivants participant au projet : LCIS-Valence ; LHAC-Chambéry ; IMEP-Grenoble ; CITI-Lyon.
Contact : Fabien Ndagijimana, Professeur à l’Université Joseph-Fourier. IMEP-ENSERG. Tél. : 04 76 85 60 23, Mél : fabien@enserg.fr"
Voir : www.minatec.com
4) Informatique disséminée en Suisse
"Dans notre vision du "Speckled Computing" (Informatique Disséminée), le recueil et le traitement des informations seront très diffus - les personnes, les objets et l’espace environnant devenant à la fois des outils informatiques et les interfaces avec ces outils. Les surfaces, les murs, les sols, les plafonds, les vêtements, vaporisés avec ces poussières, seront imprégnés d’une "aura informatique" et transformés en capteurs pour des interactions fortes avec les outils informatiques."
Voir : www.specknet
Et le mot de la fin pour le "Journal du CNRS" (octobre 2005) :
"Assurément, les nanotechnologies offriront donc la possibilité de fondre les technologies de l’information dans notre environnement. Et l’on parle déjà, par exemple, de poussières électroniques communicantes, minuscules systèmes capables de se mettre en réseau pour recueillir et transmettre des informations."