Voici le troisième volet de notre enquête sur La Reproduction artificielle de l’humain, à l’ère technologique.
Les deux premiers épisodes, La Stérilité pour tous et toutes ! (ici ), et Au Bazar du Beau Bébé (là ), retraçaient la destruction des facultés de reproduction par le capitalisme et l’industrie chimique, et la création subséquente d’un marché et d’une industrie de la reproduction artificielle. Celle-ci fournissant non seulement la clientèle des stériles, mais aussi celle des fertiles désireux de designer au mieux leur projet parental.
Ce qu’on fait aux animaux, on le fait déjà aux hommes. Les fabricants de "bébés éprouvettes" se sont d’abord fait la main sur les vaches pour produire la viande optimale aux besoins de l’industrie agro-alimentaire. Et pourquoi la Chine ne pourrait-elle pas créer la population de surdoués nécessaire à sa volonté de puissance ? Et pourquoi les scientifiques Verts ne pourraient-ils pas créer l’humanité nouvelle, adaptée aux nouvelles conditions de vie sur terre ? Et pourquoi un couple d’artistes ne pourrait-il pas avoir un enfant fluorescent ? Et pourquoi des parents n’auraient-ils pas le droit - et même le devoir -, d’augmenter leur enfant des fonctions supplémentaires, indispensables à sa réussite sociale ? Rappelez-vous la sentence du cybernéticien Kevin Warwick : "Ceux qui décideront de rester humains et refuseront de s’améliorer auront un sérieux handicap, ils constitueront une sous-espèce et formeront les chimpanzés du futur." (Libération, 11-12/05/02) Où l’on voit que le progrès technologique, c’est-à-dire le progrès de la puissance et du pouvoir, entraîne un regrès symétrique d’humanité - mais cela ne surprendra que les faux-naïfs. Et d’ailleurs, qui se soucie de moraline ? Chacun fait ce qui lui plaît. Les forts triomphent, les faibles succombent, l’humanité cède la place à l’inhumanité (post, trans, etc.), et voilà tout.
On dira que nous réagissons une fois de plus en retard sur le fait accompli. C’est vrai. On le disait déjà à ceux qui s’opposaient encore au nucléaire et à Superphénix, au temps des premières FIV réalisées par de bons docteurs gauchistes. Quant à l’auteur, Alexis Escudero, il échappe au moins à ce reproche. Il est né bien après Amandine. Il parle simplement de ce dont tout le monde parle autour de lui, dans ce monde bizarre qui est le sien.
Lire aussi :
– Chapitre 1 : La stérilité pour tous et toutes !
– Chapitre 2 : Au Bazar du Beau Bébé
– Chapitre 4 : Les crimes de l’égalité