« L’intelligence artificielle » - en fait, le calcul machine – constitue pour le moment l’état le plus avancé de la Machinerie générale. Le plus intégré, le plus étendu, le plus puissant ; la Machine des machines. La critique théorique et politique n’a rien de plus à en dire que tout ce qui a été dit par des milliers d’auteurs depuis que le mathématicien Norbert Wiener, en 1948, a publié La Cybernétique, ou Contrôle et Communication dans l’Animal et la Machine. Un mot forgé en 1834 par Ampère, un autre mathématicien, pour désigner « la science du gouvernement des hommes ». En clair, tout calculer pour tout pouvoir. Un projet totalitaire.
En revanche, l’avènement concret, matériel, du « tout numérique », de cette Machine à tout pouvoir (mégaréseaux + mégadonnées + supercalculateurs + algorithmes), provoque soudain le trouble chez ses victimes actuelles ou à venir ; et des débats au sein de la caste politico-médiatique sur la meilleure façon de plier la population à cette machination générale (« encadrer », « réguler »). C’est ainsi que Le Monde qui n’a jamais cessé de vanter sournoisement le moindre progrès de l’« IA », nous alerte à son sujet d’un schisme entre « techno-progressistes » et « technofascistes » ; nous appelant bien sûr à soutenir les premiers contre les seconds. Les protagonistes de ce débat secondaire s’accordent sur le principal : il n’est pas question – ni possible – de détruire cette mégamachine dont chacun convoite la puissance pour son propre camp.
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Dans son édition du 3 octobre 2023, Le Monde, propriété du cyber-entrepreneur Xavier Niel et du banquier d’affaires Matthieu Pigasse, s’inquiète. (...)
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