Karl Marx, quelqu’un qui s’y connaissait, écrivait en 1853 : "La vapeur et l’électricité conspirent contre le Statu Quo". En effet, avant la vapeur et l’électricité, l’énergie hydraulique motorisait des milliers de fabriques (par exemple à Tourtre, dans le Vercors : moulins, scieries, soieries).
Faut-il souligner que Marx était tout-à-fait favorable à l’utilisation de la vapeur, de l’électricité, et au bouleversement du statu quo. C’est-à-dire, au développement des forces productives et par conséquent, in fine, au bouleversement des rapports sociaux.
L’histoire de l’utilisation de l’électricité retient qu’elle fut d’abord produite et employée localement, et non pas en réseau. Qu’il y eut quelques réticences, des résistances à sa généralisation. Que des alternatives existaient, techniques et économiques : nous n’étions pas voués à la société électrique ni à ses ravages.
François Jarrige, historien des « briseurs de machines » à l’université de Bourgogne, retrace dans ce texte la trajectoire qui va de l’utilisation industrielle de l’électricité au compteur Linky : la surveillance et l’éviction des humains pris au filet des objets connectés – smart, « intelligents ».
Il souligne que, contrairement à son image, la « Fée Electricité » est « sale » - polluante et destructrice pour le milieu.
Ce texte clair, concis et précis prolonge nos propres réflexions sur la société électrique, présentées dans "Le compteur Linky, objet pédagogique pour une leçon politique" (ici)
Pour lire le texte de François Jarrige, publié par le journal La Décroissance en avril 2016 (n°128) ouvrir le document ci-dessous.
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