Que s’est-il passé cet été ?... d’important, de grave, de marquant ?...
Sais plus. Il se passe tant de choses. On a déjà oublié.
Pour Benoit Récens, l’événement de l’été ce fut cette atterrante succession "d’incidents" dans la Drôme nucléaire.
Pardonnez-lui sa candeur, Benoit Récens est un jeune homme. Il croyait comme il le dit lui-même que le nucléaire était "un thème has been" des contestations des années 70. Ou à la rigueur qu’on pouvait "sortir du nucléaire", qu’on en sortirait un jour. Sûrement.
Mû par la curiosité, il se rend sur place et s’informe sur le sujet.
En un week-end le monde de ce garçon "de tempérament joyeux, refusant rarement de boire un coup et manquant peu de fêtes" bascule. Il découvre la démentielle réalité du nucléaire, celle avec laquelle nous sommes condamnés à vivre (à vivre ?) pour des milliers d’années.
Il y a vraiment de quoi sourire devant pareille découverte. C’est-à-dire quand on est un adulte d’âge mûr, voire bien mûr, un Grenoblois, un vrai, revenu de toute ces terreurs. Quand on a une telle haine de soi et une telle indifférence pour ses enfants, finalement, qu’on se moque autant de subsister dans un monde nucléarisé que d’offrir comme avenir à ses gosses un boulot de pingouin chez STMicroelectronics et des loisirs électroniques achetés à la Fnac. Le nucléaire, j’y pense et puis j’oublie...
Bien entendu, quand on dit Grenoblois, on signifie Technopolitain, aussi bien résident de la Drôme nucléaire que du CEA-Landes, du Cotentin nucléaire ou de l’Est poubelle nucléaire.
Beaucoup d’argent, de temps, de salive vont se dépenser à Grenoble dans les semaines qui viennent en opérations de communication destinées à nous pénétrer des bienfaits des technosciences et du soin que nos technomaîtres prennent de nous, leur cheptel humain (Barnum Libération, Fête de la Science, talk-show Sciences et Démocratie).
Mais pour savoir ce que valent vraiment ces nuées de paroles, il suffira de les mesurer à l’aune de cet été en Drôme nucléaire, en lisant l’article d’un garçon de 20 ans : "Tricastin, Romans-sur-Isère : le week-end où je suis devenu presque négatif".
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