Parution du Manifeste des Chimpanzés du futur contre le transhumanisme, début septembre 2017. Voir ici
On sait que le "zéro défaut" n’existe pas et que les plus hautes technologies de pointe ont parfois des « dysfonctionnements » aux « effets pervers ». Voici n° 0 67 09 47 011 009, un cyborg – un organisme cybernétique - qui n’aurait jamais dû franchir le contrôle Qualité avant sa mise en service. Un cyborg atteint d’aberration. N° 0 67 09 47 011 009 a la curiosité malsaine du passé humain – de son passé. Ce cyborg assez déréglé pour éprouver des sentiments, peut-être une nostalgie rance, moisie, nauséabonde et pour tout dire réactionnaire de ses origines, convainc son collègue hacker de le télécharger pour un bref voyage dans le passé. Les aléas de l’espace temps en réalité virtuelle l’amènent à assister au premier colloque transhumaniste en France, du 20 au 22 novembre 2014, à Paris, c’est-à-dire chez les pionniers et promoteurs du monde-machine. On a beau dire, le hasard est grand. Et les mémoires numériques presque aussi vastes.
C’est ainsi que grâce au compte-rendu de n° 0 67 09 47 011 009, nous découvrons à la fois les propagandistes du transhumanisme, leurs discours, leurs tactiques et surtout leur idéologie, qui n’est autre que l’idéologie dominante à l’ère des technologies convergentes : soit ce produit des universités américaines répandu sous le label de French Theory.
Suite aux récents massacres, contre les Juifs et contre la liberté d’expression, des amis demanderont « Vous n’avez rien de plus urgent à dire ?... Vu le contexte ?... L’actualité ? » Ellul remarquait que les mass-media technologiques favorisent les réflexes au détriment de la réflexion. Nous traitons ici la véritable actualité, le vrai contexte. Ce que l’historien Fernand Braudel nommait « la longue durée » et sans laquelle les événements immédiats restent mystérieux, si gigantesques et monstrueux soient-ils. Quoi de plus inactuels en apparence que Charbonneau (1910-1996) et Ellul (1912-1994), dans les années trente et quarante ; au vrai temps des fascismes, du stalinisme, de la Grande Dépression, de la guerre, de l’Occupation, etc. Quoi de plus risible que leur « groupe personnaliste du Sud-Ouest », cette équipe de chrétiens « non-conformistes » en randonnée pédestre et intellectuelle, et dont nul ne publiait les livres. Les militants du « concret » et de « l’urgence » s’en tapent encore les cuisses. A tort. Depuis Hiroshima, la cybernétique, l’automation et l’organisation scientifique de la société, leurs analyses ont passé l’épreuve des faits, quand celle-ci pulvérisait celles des « progressistes ».
« Nous sommes des révolutionnaires malgré nous », disent Ellul et Charbonneau. « Aujourd’hui, toute doctrine qui se refuse à envisager les conséquences du Progrès, soit qu’elle proclame ce genre de problèmes secondaires (idéologie de droite), soit qu’elle le divinise (idéal de gauche), est contre-révolutionnaire. »
C’est qu’ils avaient anticipé quelque chose de pire que les totalitarismes politiques : l’homme-machine incarcéré dans le monde-machine rendu possible par l’emballement technologique.
Le fait majeur du dernier siècle, ce n’est pas tel ou tel événement, si atroce et spectaculaire soit-il, c’est – à l’abri des évènements, comme derrière un décor - l’avènement du techno-totalitarisme. L’islamo-fascisme sera vaincu comme d’autres pathologies politiques avant lui. Les drones, les RFID, les implants électroniques, les caméras, la biométrie, les réseaux, les systèmes de pilotage des individus et des sociétés, eux, se développeront de plus belle.
Désormais, et en dépit des sanglants remous de surface, la contradiction principale oppose l’humain (d’origine animale) aux inhumains (d’avenir machinal).
Lisez Ellul. Lisez Charbonneau. Comme disait "Charlie Hebdo" dans les années 1970.
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Lire aussi : Appel des Chimpanzés du futur
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