C’était le 14 décembre dernier, à la Chambre de commerce et
d’industrie, l’une des multiples réunions internes du techno-gratin. En
l’occurrence, 150 cadres, commerciaux et petits patrons de "start-up"
du réseau Ecobiz (Ecobiz ! ça ne s’invente pas !), recevaient
Jean-Charles Guibert, actuel directeur de Minatec, et l’un des
dirigeants du Commissariat à l’énergie atomique de Grenoble, pour
l’entendre projeter l’avenir de la technopole. Exposé, harangue,
consignes de mobilisation. Où l’on voit que notre avenir, pas plus que
notre présent, ne résulte d’une simple "évolution naturelle", mais
qu’il est au contraire réfléchi, planifié, comploté entre décideurs et
bénéficiaires, et compris par eux comme une bataille à livrer. Et nous,
simples Grenoblois, nous sommes la matière première et la chair à canon
de cette guerre mondiale techno-économique. Ce jour-là, notre ami
Olivier Serre assistait dans le public à cette séance de bourrage de
crâne. Compte-rendu.