Clinatec : rencontre avec un repenti

Dans une récente tribune du Monde, le pédopsychiatre Bruno Falissard dénonce la technolâtrie de ses confrères : « La médecine est le meilleur alibi de l’hubris technoscientifique, écrit-il. Dans l’espoir utopique de pouvoir vaincre la mort et la souffrance par la puissance sans limite de notre science, nous tous, médecins, patients, autorités de santé, politiques… nous enivrons du flot ininterrompu des découvertes (…) Il est grand temps d’arrêter cette folie. »
Bruno Falissard doit passer de bons moments avec ses collègues de l’académie de Médecine, où siège également Alim-Louis Benabid, le neurocrate grenoblois, fondateur de Clinatec et incarnation de l’hubris technoscientifique en milieu médical.
On imagine leurs débats sur la conscience et la pensée. Les neurotechnologues prétendent décoder et modifier l’activité de notre for intérieur par les moyens invasifs des technologies de pointe : imagerie cérébrale, capteurs, implants électroniques, interfaces homme-machine. Les médecins de la psyché ont des doutes. On soigne bien des maux, chez les humains, par de simples mots. Lesquels ont d’autres pouvoirs, comme nous l’apprend Paul, un « repenti » de Clinatec : « A cause des textes de Pièces et main d’œuvre, les équipes de Clinatec n’ont plus le goût à leurs travaux et l’institut va mal », nous confie-t-il. Quand les mots sont des actes. Découvrons les effets de l’enquête.

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